Après une pause “paternité” fort bienvenue, je me représente à nouveau pour le Grand Conseil.
Convaincu que la classe moyenne et les PME sont le moteur de notre prospérité, je m’investis pour des solutions pragmatiques qui simplifient la vie de nos concitoyens. Nous devons garantir un filet social efficace sans encourager l’assistanat, créer des emplois attractifs et moderniser notre système parascolaire, nos infrastructures sportives et notre médecine de proximité.
En tant que chef de projets, je sais qu’il faut des solutions concrètes et applicables, pas des promesses irréalistes. Avec votre soutien, je mettrai mon énergie au service d’un Canton de Neuchâtel dynamique, innovant et tourné vers l’avenir.
Comme vous l’avez certainement vu, l’Assemblée des Délégués du PLR a très largement dit non à l’initiative pour une 13e rente AVS. Très largement ne signifie pas à l’unanimité et comme je représente la moitié des dissidents qui ont soutenu ce texte je voulais – en toute transparence – expliquer mes motivations dans les colonnes du journal “Libertés neuchâteloises” ainsi que sur mon blog.
Comme fils, comme ami et comme citoyen, je constate une paupérisation des aînés dans notre pays. Cela me désole, parfois cela me choque !
L’AVS, un système mis en place en 1948 sous l’impulsion du Conseiller fédéral radical Walther Stampfli, n’a que peu évolué depuis son introduction. Actuellement, la rente maximale pour une personne seule s’élève à CHF 2450 pour une personne seule ou CHF 3675 pour un couple marié[1]. Sur cette rente, il faudra enlever environ 498 CHF[2] de primes LAMAL obligatoire par personne, un loyer, et, s’il reste quelques sous, de quoi se nourrir.
Le second pilier, obligatoire seulement depuis l’introduction de la LPP en 1985, apporte un peu de beurre dans les épinards, permet quelques loisirs. Quant au 3e pilier, il reste peu utilisé par les contribuables ; environ un tiers des ménages se constitue un pécule[3]. Ainsi, seule une minorité d’aînés peut profiter de la prévoyance individuelle.
Bref, le portemonnaie des séniors est vide et cette initiative, même si elle n’est pas parfaite, pourrait apporter un peu de baume au cœur à l’ensemble de nos retraités. D’ailleurs lors des débats actuels, ce besoin d’adapter les rentes aux coûts actuels de la vie n’est jamais contesté. La seule argumentation de notre parti et des autres partis bourgeois est la conséquence financière d’une telle adaptation. Là mon sang ne fait qu’un tour ! Il faut vraiment avoir fait HEC Saint-Gall pour comprendre que donner davantage d’argent coûtera plus cher à la collectivité ! Bien sûr que tout à un prix ! Percer des tunnels dans les Alpes coûte quelque chose, soutenir le cinéma suisse a son prix… et même la coopération internationale coûte 3,8 milliards de francs par année[4] à la Suisse. Toutes les décisions politiques ont un impact financier, direct ou indirect, positif pour les uns et négatif pour les autres. Le constat pour le portemonnaie de grand-maman est le même que pour notre efficace ministre des Finances. On n’invente pas l’argent que l’on n’a pas. Donc, il faut fixer les priorités. L’une doit se contenter d’un cervelas au lieu d’un filet mignon, la seconde pourra, en cas d’acceptation, fixer les stratégies d’investissement et de répartition des charges pour garder son budget à l’équilibre. De mon côté, j’estime que nous devons faire honneur aux efforts humanistes des Radicaux de l’époque et soutenir une adaptation nécessaire des rentes du 1er pilier !
(Texte paru dans “Libertés neuchâteloises” le 16 février 2024)
J’ai beaucoup de chance d’avoir les parents que j’ai ! Ils se sont donné beaucoup de peine pour essayer de m’éduquer et de me donner la possibilité de choisir ma vie et ma carrière. Ça n’a pas toujours été facile pour eux, mais ils s’en sont bien sortis. C’est grâce à ma maman que je me suis lancé en politique. Elle qui devait lutter dans les années 1980 pour que ses « collègues » masculins du défunt PRD écoutent ce qu’elle avait à dire plutôt que de lui demander d’aller chercher le café[1]. Mon papa, né à la fin de la seconde guerre mondiale dans un milieu très modeste, a cravaché toute sa vie pour améliorer son quotidien puis assurer à sa famille une vie agréable. Mes parents se sont rencontrés sur les bancs d’une école professionnelle. Ils ont obtenu le même diplôme et ont travaillé un temps pour le même employeur, mais bien entendu pour un salaire différent.
Marie-Françoise Bouille et ma maman en 1990. Crédit photo : Archives historiques de l’Express
51 années de mariage cette année, ils profitent maintenant de leur retraite à Neuchâtel. Enfin quand je dis qu’ils en profitent, je devrais préciser que je parle davantage des bords du Lac que de leur AVS ! Comme on le sait, les couples mariés reçoivent conjointement 1,5 rente au lieu d’une rente complète chacun. Par contre, au niveau fiscal, c’est bien le barème du couple qui est pris en compte et qui fait grimper la facture.
À l’heure où le parlement fédéral discute de la prochaine révision de l’AVS, qui comprendrait notamment l’augmentation de l’âge de la retraite pour les femmes et une promesse idyllique de passer la rente de couple de 150 à 155 %, il est à mon sens également urgent d’y réfléchir de manière conjointe avec la problématique de l’imposition individuelle. Actuellement, les couples de retraités mariés sont désavantagés par rapport aux couples non mariés. Ces derniers reçoivent deux rentes pleines et sont taxés avec des barèmes individuels. Un taxateur fiscal me confirmait dernièrement en toute amitié qu’un certain nombre de couples arrivant à la retraite divorçaient pour améliorer leur ordinaire. Certains restent vivre ensemble dans leur logement, les plus chanceux domicilient l’un d’entre eux de manière fictive dans leur résidence secondaire.
Dans quelle société vivons-nous si nous « forçons » nos aînés à trouver de tels stratagèmes pour pouvoir vivre décemment ? L’équité veut que chaque personne reçoive les prestations qui lui sont dues et paie ses impôts selon ses moyens et non selon son statut marital. Le 28 août 2019, le Conseil fédéral proposait de refuser la motion de Christa Markwalder intitulée « Passage rapide à l’imposition individuelle en Suisse »[2]. Espérons que le Parlement saura soutenir les femmes et les retraités qui souffrent de cette inégalité de traitement. Dans le cas contraire, je me réjouis d’aller récolter des signatures…
Mélanger les technologies de l’information et la politique, c’est pour moi la cerise sur le gâteau 🙂 . Informaticien de profession, politicien de milice, ces mondes se frôlent souvent, mais rarement se rejoignent. Avec la votation sur l’e-ID c’est enfin le cas.
L’e-ID, c’est quoi ? L’identification électronique est une vérification que celui qui se trouve derrière son clavier est bien celui qu’il prétend être. Concrètement, il peut s’agir d’une application pour smartphone, comme le font la plupart des banques actuellement, d’une clé USB avec un code particulier ou d’une sorte de certificat numérique dont vous seul connaissez le mot de passe.
L’e-ID, à quoi ça sert ? Dans le canton de Neuchâtel, nombreux sont les utilisateurs qui accèdent au Guichet Unique pour leurs prestations de tous les jours avec les impôts (beark), pour consulter le carnet de notes de leurs enfants chéris, ou pour commander un extrait du registre des poursuites par exemple. Pour accéder à ces services, vous avez dû vous enregistrer et aller prouver en personne à un guichet « humain » que vous étiez bien vous-même. Une fois cette vérification effectuée, vous avez accès au Guichet Unique. L’e-ID correspond à cette vérification et vous permettra d’accéder a davantage de services, partout en Suisse. Du guichet virtuel des impôts jusqu’à votre marchand de babioles préféré.
L’e-ID ne devrait être délivré que par des autorités officielles : là je l’avoue, ma préférence irait aussi dans ce sens, mais il faut garder à l’esprit 2 choses ; la première, c’est que nos beaux passeports suisses ne sont pas réalisés dans les imprimeries de l’État. L’état collecte les données et les vérifie et c’est ensuite une entreprise privée qui imprime votre photo et qui grave vos données biométriques dans la puce du passeport, le principe serait le même avec l’e-ID. Deuxièmement, il existe un terme, la « séparation des tâches » qui insiste pour que ce ne soit pas celui qui établit une règle qui doit l’appliquer. L’État défini donc les règles et certifie les entreprises qui répondent à ces critères. La concurrence entre les entreprises est un facteur positif pour l’innovation.
Que se passe-t-il si la loi est refusée ? : Le besoin d’identité numérique existe et fait actuellement cruellement défaut. L’échange de courriels a besoin d’être signé et validé juridiquement. Or, si aucune décision n’est rapidement prise, les acteurs actuels (et principalement américains) vont vite s’emparer du marché. Des organismes de certification proposent déjà des signatures numériques, Google et Facebook des systèmes des logins multiplateformes. N’avez-vous jamais été étonné qu’un site de e-commerce suisse vous propose de vous identifier en utilisant votre compte Google ? Refuser la loi, c’est donner encore plus d’avantages concurrentiels aux GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft). Ces derniers n’étant bien entendu pas soumis aux mêmes règles de traitement des données personnelles que la loi propose.
Je vous invite donc à soutenir la loi sur l’e-ID, même si ce n’est pas la panacée universelle, elle apporte le maillon indispensable pour la digitalisation des services que la Suisse espère.