November 2018

Culture Pub… ou presque !

Lors de sa séance du 29 octobre dernier, le Conseil général a été appelé à traiter d’une motion socialiste demandant l’interdiction de l’affichage publicitaire à vocation commerciale sur le territoire communal.

Et voilà, une interdiction supplémentaire ! Parce que le slogan « Il est interdit d’interdire » largement scandé il y a exactement 50 ans par le même mouvement politique semble avoir été oublié. Reprenons les choses calmement et dans l’ordre. Selon les motionnaires la publicité est mauvaise, et ce pour 3 raisons ; d’abord, elle constitue une « pollution visuelle » dans notre Ville. Ensuite, elle influence négativement les consommateurs, notamment en favorisant l’endettement des jeunes. Finalement, elle « gêne » la mobilité dans les zones piétonnes. Le PS propose donc d’interdire la publicité commerciale, mais reste favorable à la publicité culturelle ou politique.
Toulouse - Place de la Patte d'Oie - 20110115 (1)

La première question que l’on peut donc se poser est la limite entre publicité commerciale ou culturelle. Une affiche pour se prendre 140 décibels à la Case-à-choc serait donc bienvenue, contrairement à celle qui nous propose de manger un carré de choc. Soit, mais que se passera-t-il lorsque le Cirque Knie arrivera en Ville ? Peut-on encore estimer que cette entreprise est un vecteur de culture ou qu’elle suit plutôt un but commercial ? Il serait dommageable de devoir créer une place de « délégué à la publicité sur l’espace communal » grassement rémunérée pour régler ce genre de problèmes.

Concernant la gêne ou la pollution visuelle générée, le groupe PLR estime que nous sommes très loin ici des excès qui, en France notamment, ont suscité des lois antipubs. Il est vrai que toutes les campagnes de publicité ne méritent pas de figurer dans la fameuse émission « Culture Pub ». On peut regretter le manque d’imagination de telle ou telle marque, mais considérer l’ensemble de la publicité commerciale comme une pollution visuelle semble exagéré.

Finalement, insinuer que l’interdiction de l’affichage permettra de réduire le consumérisme ou l’endettement des jeunes fait preuve d’une naïveté coupable. D’une part, la publicité est visible partout. Sur Internet, les réseaux sociaux, dans la presse écrite (même le sérieux Vivre la Ville), à la télévision et dans notre stade fétiche, propriété de la Ville. La tribune C porte le nom d’une entreprise active dans les ressources humaines et un secteur celui d’un opérateur téléphonique. Faudra-t-il les débaptiser et ainsi faire perdre une ressource financière importante pour notre club ? Car oui, la publicité rapporte de l’argent, également à la Ville. Pour être efficace, c’est l’ensemble de la publicité sur tous les supports qui devrait être supprimée. C’est même le but avoué par le représentant de la gauche de la gauche lors de la séance du 29 octobre.

Sous de faux airs de protection du consommateur, cette motion fait preuve d’un autoritarisme rare sous nos latitudes. Les citoyens n’ont pas besoin d’être protégés contre les méchantes marques par une minorité de soi-disant bien-pensants, les citoyens ont besoin d’être informés. À eux de se faire leur propre opinion de manière libre et responsable.

(Article paru dans le Vivre la Ville du 28 novembre 2018)

Prévoir l’informatique du futur

L’informatique est devenue la colonne vertébrale des collectivités publiques. Le Centre électronique de gestion (CEG), comme fournisseur de prestations pour l’ensemble (ou presque) des communes du canton constitue un outil de poids dans notre indépendance numérique. Philosophiquement, il est gênant de perdre un service qui fonctionne bien et qui en plus participe favorablement à nos finances pas toujours exemplaires.
On comprend cependant que de nombreux défis – des investissements lourds à prévoir et des incertitudes fortes liées à certains bénéficiaires de prestations – mènent le Conseil communal à s’interroger sur l’opportunité de conserver l’indépendance de cet outil ou de le mutualiser avec le service cantonal de l’informatique (SIEN).

Le CEG, pionnier en Romandie a fêté ses 50 ans

Le rapprochement entre le CEG et le SIEN se justifie pour plusieurs raisons :
Premièrement, le CEG agit comme fournisseur de prestations informatiques pour la Ville et toutes les autres communes neuchâteloises. Il développe également des systèmes pour HNe, pour les écoles du canton ou pour d’autres communes de Romandie, il est donc de facto un acteur supra-communal.
Deuxièmement, les regroupements de services doivent permettre de mutualiser les investissements coûteux que génère une informatique sûre et de qualité.
Troisièmement, il est important que les données liées aux administrés soient gérées par un acteur public. Par exemple, il est fondamental que le registre d’état-civil reste en mains étatiques.
Finalement, il semble raisonnable de penser qu’un regroupement au niveau régional ou romand soit nécessaire à moyen terme. Posséder une entité forte et efficace nous permettra ainsi de faire valoir nos arguments et de conserver une mainmise et des emplois à Neuchâtel.

Le groupe PLR est satisfait par l’acceptation de ce rapport et remercie chaleureusement le directeur et les employés du CEG pour le bon travail qu’ils ont fourni tout au long de ces dernières années. Nous resterons cependant très vigilants en ce qui concerne les coûts informatiques dans le futur.

(Article paru dans le “Vivre la Ville” du 14.11.2018)