Lundi soir, les travées du Conseil général se sont muées en tragi-comédie. Alors que tous les signaux étaient positifs pour pouvoir accepter avec une belle majorité le projet des Jeunes-Rives, il a fallu que les groupes de gauche arrivent à la dernière minute avec des amendements mettant en péril un compromis helvétique, et trop mollement défendu par le Conseil communal.
Les Jeunes-Rives, ce projet qui depuis 20 ans hante la vie politique neuchâteloise. À chaque itération, le prix grimpe et les doutes subsistent. Le projet qui nous était présenté, fruit d’un compromis de longue haleine, proposait, dans une première phase de revitaliser la partie sud des Jeunes-Rives, avec un accès au lac amélioré, une belle place de jeux et deux établissements publics pour pouvoir se désaltérer. Dans une 2e phase, la suppression de l’actuel parking, le nombre de place devant être compensée, ainsi que l’actuelle « Place Rouge » qui doit être améliorée. Ce beau projet, qui avant le COVID et ses inquiétudes financières, aurait terminé en beauté la dernière législature d’avant la fusion.
Ce beau projet, qui avant le COVID et ses inquiétudes financières, aurait terminé en beauté la dernière législature d’avant la fusion.
Et voilà, patatra ! Comme un cheveu sur la soupe, le groupe PVS, secondé par son comparse PS, a déposé en début de séance un amendement qui prévoit la suppression de l’actuel parking au plus tard au 1er janvier 2025, peu importe l’état d’avancement de la phase 2. Notre groupe, soutenu par celui des Verts libéraux/PDC, a tenté en vain de lutter contre cette hérésie. Le parking ne doit selon nous être enlevé qu’une fois que la Ville aura fait les études nécessaires à la compensation de ces places, et non à une date arbitraire qui ne répond à aucun critère concret. Du coup, la séance s’est transformée en séance de commission ad hoc, pour tenter de trouver un compromis de dernière minute. Hélas, rien n’y fit.
L’attitude très molle du Conseil communal n’a pas aidé. Jamais dans ses interventions, il n’a exprimé une préférence claire sur un moyen de faire avancer ce dossier. Nous aurions pourtant gagné en temps et en efficacité si le Conseil communal avait communiqué clairement les risques et les conséquences des divers amendements proposés. En résumé, ce qui aurait dû être une fête s’est terminé en débâcle. Le groupe PLR prendra le temps, avec les divers acteurs qui nous avaient contactés durant la phase de consultation, d’évaluer si un référendum doit être lancé ou non. L’idée n’est pas incongrue. Investir 25 millions dans un parc urbain au moment où une crise économique se profile et à la veille d’une fusion mériterait une consultation populaire.
(Texte paru dans le “Vivre la Ville” du 1er juillet 2020